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L’indispensable mission éducative de la MINUSMA au Mali

Objectifs et réussites de la MINUSMA face à de multiples obstacles

Mentions légales : Ce travail n’engage que son auteur. L’AISP/SPIA, la FNAME-OPEX et l’Académie Internationale de la Paix ne peuvent pas être tenus responsables de son contenu.

Par Romane Croizet Fontane, étudiante à l'université Jean-Moulin Lyon III, Junior Analyst LVJ-ADLP

À l’instar de nombreux autres pays Africains, le Mali est aujourd’hui plongé dans une tourmente aux multiples conséquences néfastes. L’une d’entre elles est le renforcement d’une situation éducative désastreuse. Profondément affectées par l’instabilité et l’insécurité, les conditions éducatives maliennes semblent pâtir de ces violences permanentes. Pourtant les forces internationales se concentrent sur la zone, dans le but affiché d’y apporter la paix et la stabilité. C’est notamment le cas de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), une mission onusienne dont la particularité est d’assurer des actions autours de la scolarisation et de l’éducation. Mais alors, quels en sont les résultats ? Peut-elle réellement agir dans un tel contexte ? I/ Point sur la situation scolaire et éducative au Mali

Graphique issu de la page « Mali » du site de l’UNESCO


Comme dans de nombreux pays d’Afrique aujourd’hui dit « en développement », le Mali fait face à un important problème de scolarisation et d’éducation. Malgré de sensibles résultats, les efforts d’éducation réalisés ces dix dernières années n’ont pu résoudre complètement le problème. En effet, plus de deux millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans ne sont toujours pas scolarisés, et plus de la moitié des jeunes maliens entre 15 et 24 sont encore analphabètes

Si ces problèmes d’éducation sont ainsi partagés par beaucoup de pays africains, c’est qu’ils sont pour une grande partie liés à la pauvreté des ménages et aux conséquences du travail des enfants qui y est lié. S’ajoute à ce phénomène un manque d’infrastructures et donc une absence d’écoles proches du domicile des enfants, ainsi qu’un contexte de tensions voir de guerre, qui aggravent les abandons scolaires et la non-scolarisation par simple impossibilité de se rendre sereinement et facilement à l’école. Plus encore, les enfants qui réussissent à se rendre à l’école régulièrement doivent faire face à un manque de moyens criant, engendrant un déficit de personnels et d’enseignants aussi bien que de manuels et d'outils. Ce manque de moyen n’est pas seulement décourageant, il explique aussi les résultats d’apprentissage assez bas des élèves. Ceux-ci se trouvent en effet dans une situation de double difficulté : difficulté d’accès à l’école et difficulté d’accès à la connaissance une fois dans ladite école.

Graphiques issu de la page « Mali » du site de l’UNESCO


En théorie, au Mali, la scolarité est obligatoire entre 7 et 15 ans, soit une scolarisation d’une durée de 9 ans. Mais la réalité reste bien en deçà, puisque comme dans de nombreux autres pays d’Afrique, le taux de scolarisation est encore faible et celui d’analphabétisme reste haut. Concernant la scolarisation, il convient de souligner que celle-ci est plus complète dans les premières années d’école. En effet, le taux de scolarisation en primaire était d’environ 75% en 2018 contre environ 42% en 2018 pour le secondaire. Là encore, ce sont des difficultés d’accès à l’école dans un contexte de pauvreté et d’insécurité qui expliquent ces abandons scolaires.