L’impact des conflits armés sur les enfants

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Par Clara Geslot, étudiante à l’université Jean Moulin Lyon III.
« L'enfance est cette heureuse et brève période de l'existence où l'on a tout juste assez de conscience pour savourer la joie d'être et d'inconscience pour ignorer les difficultés de la vie » devisait André Duval.
De tous temps, les enfants ont été victimes des conflits armés, et notre époque ne déroge pas à la règle : le 9 mars 2022, la mort tombe du ciel. L’armée russe a bombardé l’hôpital pédiatrique de Marioupol, tuant trois personnes dont une fillette, et, selon l'Unicef, 71 enfants ont trouvé la mort dans la Guerre en Ukraine. Sigmund Freud avait déjà usage de le souligner, c’est pendant l’enfance que se joue essentiellement la construction de l’individu, la psychologie de l'enfant ne cessant d’épouser les contours de la psychologie du développement[1]. Soumise à d'intenses changements qui affectent le développement physique et la cognition, la construction d’un individu durant cette période est une équation complexe, où l’environnement est d’une importance singulière. L’enfance est ainsi une palette aux multiples nuances et l’environnement humain, tout comme matériel, semble capable de lui donner des tons aussi bien pastels que sombres. Véritable allégorie de pureté et d’innocence, il est d’usage de désigner la mort de l’enfant comme le drame suprême : « Les enfants, qu’est-ce qu’ils étaient ? des Maquisards ? Des résistants ? C’étaient des innocents ! » s’écriait la directrice de l’école d’Izieu au procès de Klaus Barbie, au sujet de la déportation des enfants du domaine. Seulement, il n’y a dans les conflits, modernes comme anciens, aucune place pour l’innocence : les enfants payent à « la folie des hommes » [2] un tribut bien élevé.
L’impact des conflits sur ces derniers est aussi désastreux sur le court que le long terme.
Ainsi, quels sont les réels impacts, physiques et psychiques, que provoquent les conflits armés sur les enfants ?
I- Des atteintes à l’intégrité physique des enfants
Les violences sexuelles
Au rang des armes les plus meurtrières, les plus silencieuses et sournoises, n’oublions jamais de ranger celle qu’est le viol. Cette arme aux dégâts profonds ne se répercute pas seulement sur les adultes, mais aussi sur les enfants, au point de devenir une véritable stratégie à part entière. Les violences sexuelles sur les enfants relève d’une catégorie juridiques à part, répondant de ses propres règles et définitions : l’Organisation mondiale de la Santé décrit les violences sexuelles qui leurs sont infligées comme « le fait d’impliquer l’enfant dans une activité sexuelle que celui-ci/celle-ci ne comprend pas totalement, à laquelle il/elle n’est pas en mesure de donner un consentement éclairé, à laquelle il/elle n’est pas préparé(e) et ne peut donner son consentement parce qu’il/elle n’a pas atteint un niveau de maturité suffisant »[3]. Différentes pratiques rentrent alors dans cette définition, toujours d’après l’OMS il s’agirait d’« inciter ou contraindre un(e) enfant à se livrer à une activité sexuelle illégale, d’exploiter un(e) enfant à des fins de prostitution ou d’autres pratiques sexuelles illégales ou exploiter un(e) enfant aux fins de la production de spectacles ou de matériel de caractère pornographique».[4]