Jusqu’où ira le conflit israélo-palestinien ?
Malgré l’espoir que l’apaisement des tensions entre Israéliens et Arabes palestiniens après la crise du Covid perdure, les affrontements ont repris de plus belle depuis deux semaines. Le monde assiste désormais aux combats les plus intenses depuis le conflit de 2014 à Gaza, ce dernier conflit ayant causé la mort d’au moins 2 000 palestiniens et de 66 israéliens. Une nouvelle phase de confrontation s’est ouverte en ce mois de mai 2021 à Gaza, baptisée par les Israéliens « Opération Gardien des murs ». Le Hamas a adopté une tactique agressive en envoyant des salves de roquettes massives sur Israël, qui réplique par des assassinats ciblés de responsables du Hamas. Des deux côtés, les dégâts matériels sont très importants, les engagements de haute intensité, et les victimes et disparus de plus en plus nombreux. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affirmé le mardi 11 mai que « Cette campagne [allait] prendre du temps », ce à quoi Ismaël Haniyeh, le Chef du bureau politique du Hamas, a répliqué que « Si Israël veut une escalade, la résistance est prête ».
Quelles sont les causes de ce conflit majeur que traverse le Proche-Orient, et risque-t-il de se transformer en une guerre durable et généralisée ? Quel pouvoir a la communauté internationale pour apaiser ce conflit ?

Les causes politiques et sociales du conflit
Une explication du contexte politique s’impose pour comprendre la chronologie de la montée des tensions.
Il faut d’abord rappeler qu’il s’agit d’un contexte d’occupation militaire d’un territoire, reconnu comme tel par la résolution 242 des Nations Unies[1], qui dure depuis des années, et consistant en l’appropriation des terres et l’expulsion de Palestiniens de leurs maisons. Il s’agit également de l’échec d’une véritable démocratie israélienne, laquelle fait face à l’absence de gouvernement viable après quatre, voire bientôt cinq, élections en deux ans. Les Palestiniens vivent seulement sous une Autorité, n’ont pas de passeport, ni de monnaie propre, et sont contrôlés quotidiennement.
La fracture sociale entre Israéliens et « Arabes israélien » : un problème de citoyenneté
Les violences discriminatoires se sont exacerbées envers les « Arabes israéliens » (ou « Palestiniens d’Israël ») ; constituant près de 20 % de la population de l’Etat hébreu, soit 1,8 millions de citoyens sur 9,3 millions ; par un affrontement de plus en plus violent entre les militants de l’extrême droite israélienne et les jeunes de la minorité arabe israélienne. Les Israéliens et les Palestiniens d’Israël connaissent en effet une fracture sociale et de citoyenneté : les Arabes israéliens ont la nationalité mais pas la citoyenneté, d’autant plus que le 19 juillet 2018, la Knesset (le parlement israélien) avait adopté une loi faisant d’Israël l’Etat-nation du peuple juif. Selon Jean-Marc Liling, avocat franco-israélien, « Il y a une discriminalisation institutionalisée qui provient du manque de définition de ce qu’est un Etat juif. On se pose encore des questions d’identité de ce pays. ». Par exemple, les musulmans ne doivent pas participer au service militaire, ce qui n’encourage pas leur sentiment d’appartenance à la nation, mais augmente leur sentiment de rejet